"habitation imaginaire" est une série de performances que nous avons initiée à l'automne 2009, et dont quatre ont été réalisées jusqu'à maintenant. Par la lecture de textes in situ et de parcours d'espaces, nous nous proposons de questionner notre rapport au monde, au sensible, à cette réalité qu'on dit "tangible" dans un moment partagé avec les spectateurs.

habitation imaginaire #3, "making of".

photographie: Xavier Ripolles

Les performances reposent sur l'expérimentation de la parole dans un lieu. La parole, incarnée par Jean-Louis Johannides, est constituée d'un montage de textes qu'il lit tout au long d'un parcours que nous élaborons en relation avec le lieu. Le montage est lui aussi élaboré en relation avec le lieu et le parcours que nous déterminons. Autour de chaque performance se constitue un corpus de textes dont les extraits sont sélectionnés soit pour leurs qualités narratives, soit pour les pistes d'analyses qu'ils proposent. Ce projet doit son nom à un recueil d'Edgar Allan Poe ainsi qu'à une nouvelle que nous avons utilisée pour notre première performance. L'origine des textes que nous choisissons est variée, ils peuvent provenir tant de la littérature de fiction que du récit documentaire, de l'architecture, de l'histoire de l'art, de la poésie ou de la philosophie. Nous tissons des liens entre ces textes, au même titre que nous élaborons un parcours qui répond à la spécificité du lieu où se déroule la performance.

Parcours et textes tendent à produire un "récit d'espace", c'est-à-dire une sorte de fiction qui prend corps par l'action conjuguée de la lecture et du déplacement. Le spectateur est le témoin de ce parcours par sa retransmission en vidéo, qui lui permet de 'prendre part à ce "récit d'espace". Captif du dispositif audio et vidéo, le spectateur est appelé à questionner ses rapports de synchronie et de spatialité avec les espaces lus et montrés.