Jean-Louis Johannides

Jean-Louis Johannides

photographie: Xavier Ripolles

En 2007, alors que j'étais en train de mettre en place une équipe autour de mon premier projet théâtral "Construire un feu", j'ai rencontré Laurent Valdès dont j'avais déjà eu l'occasion de voir plusieurs créations lumière et vidéo. Plus qu'une collaboration, ce fut une rencontre. Nous avons alors réalisé que nous partagions le même intérêt pour des textes traitant de l'espace; récits, fictions ou documents. A la suite de "Construire un feu", j'ai continué de rencontrer régulièrement Laurent – pour évoquer et partager des textes (Segalen, de Certeau, Genette, ...), des réflexions sur tel ou tel artistes (Alÿs, Isozaki, …) – et surtout d'envisager des pistes possibles pour donner une forme artistique à nos réflexions. Quand Fabrice Huggler, de la galerie Ex-Machina, nous a proposé de participer au week-end de performances "Ex-Corpus" à l'automne 2009, c'est tout naturellement que nous avons envisagé de donner forme à ce que nous avions si souvent évoqué.

Issu d'une formation théâtrale très classique, Jean-Louis Johannides aime naviguer dans différents terrains d'exploration pour activer de nouveau regard sur le monde. Ainsi il est amené à travailler avec des personnalités comme Oscar Gomez Mata ou Maya Bösch. Au cinéma, il a joué dans On dirait le sud de Vincent Pluss, prix du cinéma suisse en 2003. Sa rencontre avec Laurent Valdès prolonge ce désir d'incertitude et de questionnement de la matière artistique.

Laurent Valdès

Jean-Louis Johannides

photographie: Xavier Ripolles

Dans mes précédentes performances, j'ai eu l'occasion d'explorer la relation entre vidéo et musique, notamment dans "Ligne d'horizon" en 2006 et surtout en 2007 dans "Choses dont je me souviens" qui fut présenté à La Fureur de Lire. A cette occasion, j'ai travaillé avec le comédien Pascal Gravat sur un choix de textes de Sôseki.

L'importance du texte dans mon travail m'a dès lors semblée essentielle. Ma rencontre avec Jean-Louis et notre partage de points de vues au cours des années m'ont permis de réaliser la place que j'ai désormais envie d'accorder à l'expérience de la parole. Comment lui donner place? Comment peut-elle surgir et exister en un lieu? Quel type de parole?

Travailler avec un comédien m'a permis d'expérimenter des registres qui m'étaient étrangers et m'a permis d'envisager la place de la parole dans mes dispositifs performatifs. Quel sens donner à une expérience aussi banale et essentielle que celle d'être tout simplement ici? Réouvrir, en quelque sorte, une manière plus première d'être au monde et de renouveler notre approche d'un lieu.

Diplômé aux Beaux-Arts de Genève en section cinéma, le hasard des rencontres va l'amener à collaborer avec le monde des arts vivants, comme vidéaste, scénographe et éclairagiste. Parallèlement il poursuit sa démarche personnelle en vidéo par des installations ou des performances. Par exemple associées à des musiciens comme Marie Schwab, Patrcia Bosshard, Alexandre Babel ou Dog Almond. En 2007, il crée pour la Fureur de Lire, "Choses dont je me souviens". Récemment, on a pu le voir à la galerie Ex–Machina avec une exposition personnelle: Reclaimed.